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Le collectif SIGNA : créer des installations de performance interactive


SIGNA est un collectif artistique basé à Copenhague, fondé par Signa et Arthur Köstler. Développé depuis 2001 à partir des performances de Signa Sørensen, le concept fondamental de leurs projets est de créer des installations performatives et interactives. Chaque projet est spécifique à un lieu, conçu et joué dans des espaces artistiques non traditionnels. Le public est invité non seulement à visiter et explorer les installations étendues, mais aussi à interagir avec elles - avec les objets et les performeureuses qui s’y trouvent - et souvent, à les influencer.


Lors de la conférence, les fondateurices nous ont présenté leurs travaux à partir de deux de leurs nombreuses œuvres (entre 30 et 40 spectacles, allant de quelques heures à plus de deux-cents heures par spectacle) : Das Heuvolk (2017) et Det Åbne Hjerte (2019). Depuis un peu plus de 20 ans, la compagnie mène un travail tout à fait inédit et particulier, au sein même du champ très large que représente le théâtre interactif (terme que les deux membres fondateurs préfèrent à “immersif” qui semble trop flou).


Objets utilisés lors d'un atelier mené par Signa dans le cadre de la conférence, le 15 juin


Signa conçoit son inspiration et sa façon de créer sur le mode de l’enfant qui imagine des univers sans fin, comme elle le faisait elle-même avec sa grand-mère. Selon elle, la frontière entre réalité et fiction n’a pas énormément de sens. Ainsi, dans les installations, de nombreux objets ainsi que différents “marqueurs d’authenticité", sont présents dans les divers espaces pour amener les participant·e·s à entrer dans un univers réaliste qui s’inscrit dans un certain espace-temps. De leur côté, les performeureuses incarnent toustes un personnage construit, approfondi en amont. Différents histoires et espaces d’interaction sont ainsi proposés au public, également accompagnés de moments plus collectifs ou concentrés.


Cette volonté de réalisme va de pair avec la conception de performances très longues et qui, si elles sont interrompues pour reprendre le jour suivant, ne recommencent jamais du début mais continuent au contraire ce qui a été amorcé lors de la représentation précédente - c’est ce que l’on appelle une “dramaturgie de la durée” (durational dramaturgy), à savoir une dramaturgie qui suit presque le “temps réel”. Afin de s’imprégner de cette réalité et des lieux investis généralement pour plusieurs semaines, la compagnie vit sur les lieux dans lesquels elle performe et les transforme considérablement pour créer ses propres univers - encore une façon de mêler plus étroitement fiction et réalité et de faire de la performance une fiction en mouvement et sans réelle fin.


Cet automne, Signa sera à Hambourg avec le spectacle Das 13. Jahr (La treizième année) : https://signa.dk/index.html


Par Manu Figueiredo et Juliette Meulle


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