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Writer's pictureIsabella Senise

Une pédagogie Confinée ?

Nous sommes étudiants en théâtre à Paris 8, dans une crise sanitaire qui a lourdement impacté le monde du spectacle et nous nous sommes demandés quel pouvait être notre rôle dans cette situation.


Nous avons choisi l’observatoire critique parce qu’il nous offrait la possibilité de matérialiser les questions que nous nous posions et nous offrait l’opportunité de le faire en nous proposant un cadre de réflexion.


Nous sommes aussi quatre artistes qui nous sommes rencontrés dans ce cadre qui n’est pas celui de la création mais celui de la recherche universitaire.

Il nous est apparu, malgré nos sensibilités, nos parcours, nos modes d’expression différents, que nous partagions un sentiment commun.


À travers la politique mise en place en France pendant la crise sanitaire, il nous a semblé que la question de l'École se trouvait au centre : Pourquoi ?


Nous sommes partis d’un postulat :

L’école est un point d’équilibre dans une société structurée : elle couvre des besoins et elle tente de répondre à des attentes.

Elle est structurante du tissu social :

- Dans un rapport à la projection pour l’élève : elle est le lieu de la construction des avenirs individuels et d’un projet commun, elle est le lieu d’apprentissage d’une idée du vivre ensemble autour de fondements qui dépassent le cadre familial et les valeurs qui lui appartiennent. Elle est le lieu de conquête d’une liberté individuelle qui passe par le développement personnel : une rencontre avec la connaissance qui permettra de structurer ses choix.

- Dans un rapport au temps réel pour la société, elle propose un mode d’organisation, impose un certain nombre de contraintes qui ont des répercussions sur l’organisation du travail, quel que soit le secteur.


C’est pourquoi l’école a été prédominante dans cette question politique de gestion de la crise sanitaire : la question de l’ouverture des écoles, d’un avenir à offrir aux plus jeunes, ceux-là mêmes qui dans un premier temps ne semblaient ne rien risquer du point de vue sanitaire sur le plan individuel.


L’ouverture des écoles pour se projeter dans une société saine et sereine, mais aussi l’ouverture des écoles pour des raisons économiques pour rendre possible la survie.

Et puis il a fallu faire autrement : la maladie passe aussi par les enfants, il faut se confiner.

Recours massif au télétravail et son corollaire : recours au « télé-enseignement. »

Cela a été vrai pour « l'École » au sens le plus large et nous nous sommes donc naturellement posé la question pour nos écoles, celles à travers lesquelles nous nous sommes construits : ces écoles d’arts qui se sont réinventées au moment où l’artiste lui-même n’est plus « essentiel ».


Nous nous sommes posé cette question du « pourquoi », celle que nous nous posons à chaque fois que nous produisons[1] artistiquement (nous pensons que cette question de « pourquoi ce geste », « pourquoi cette scène », « pourquoi cette forme », est le fondement de la proposition que fait l’artiste au monde), au regard de la situation.


Pourquoi continuer d’apprendre un art, si tant est qu’on l’apprenne, en situation de survie ? Pourquoi cette volonté de s’envisager ?

Quelle est cette intention qui nourrit un tel engagement ?


Pour répondre à toutes ces questions, demandons directement à ceux qui sont concernés, qui l’ont vécu ; nous pensons que ce sont eux qui sont les plus pertinents pour nous apporter des éléments de réponse : les professeurs d'art.


Après avoir créé un questionnaire qui abordait justement la place de l’art pendant la pandémie, nous avons interrogé des professeurs de théâtre et de musique en France, au Brésil et en Pologne. Les interviewés sont tous professeurs et artistes de plusieurs expressions (musiciens, metteurs en scène, comédiens, écrivains, clowns, etc.), ce qui nous a permis d’avoir un vaste regard qui ne passe pas seulement par le théâtre.


Les entretiens ont eu lieu par zoom au mois de mai, nous fournissant un matériel extrêmement riche, ce qui a abouti à un énorme défi de montage de vidéo, sachant qu’il fallait choisir les “meilleurs” moments (même s'il y avait beaucoup de bons moments).

Chacun ajoutait son regard à ce qui est apprendre pendant un contexte qui a bouleversé la vie personnelle et professionnelle de tous. Les regards se rapprochent ou s’éloignent.

Après tout, même si nous sommes tous des artistes, chacun à son propre parcours, ses expériences et réalités. Être un artiste et professeur à Sao Paulo pendant la pandémie, par exemple, peut être différent de l’être à Paris. Enseigner « en ligne » peut être plus évident - et acceptable - pour l’un que pour l’autre.


Découvrez le résultat sur notre vidéo complète et faites connaissance de ces professeurs qui ont dus, chacun à sa manière, s’adapter à une situation imprévue et particulièrement difficile pour les artistes.


Nous tenons aussi et particulièrement à remercier tous les professeurs qui ont cherchés à s'adapter pour continuer de produire de l’art et maintenir un apprentissage de l’art vivant en dépit des circonstances et contraintes, pendant un moment si délicat pour tous.

je ne comprends pas : que vous agissez dans le domaine artistique ? que vous écrivez ?



Adèle Kleinpeter - Isabella Senise - Maja Milewska - Guillaume Tosello-Bancal




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