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Théâtre et Guerre en Ukraine avec Stas Zhyrkov metteur en scène ukrainien - EASTAP 2022




Durant une trentaine de minutes Stas Zhyrkov, directeur de Théâtre et metteur en scène Ukrainien a fait une présentation sur sa vision de la guerre en Ukraine et du rôle du théâtre devant l’EASTAP au Piccolo Teatro de Milan suivie d’une discussion animée avec le public.

Stas Zhyrkov a présenté son travail, les idées fondatrices du théâtre qu’il défend depuis son adolescence mais aussi son engagement et sa révolte face à la situation que vit son pays en guerre contre la Russie. Son débit de parole – en anglais – est rapide, sec, sans pause, sans accroche. Les images de mises en scène, souvent dégantées, exubérantes, défilent à l’écran rapidement, sans que l’on puisse déceler un ordre cohérent.

C’est certes une forme de théâtre national qu’il défend – à l’inverse de nombreux metteurs en scène européen comme le remarquera une intervenante-, un théâtre ukrainien émancipé du théâtre russe et d’un héritage stanislavskien mal dégrossi.


« Le théâtre a échoué »


Aujourd’hui directeur d’une importante compagnie de théâtre ukrainien, il dit avoir traversé une grande phase de doute et de remise en question sur son rôle et son utilité et la place du théâtre face à la guerre. « Le théâtre a échoué » dit-il.

Cependant, il se sent le devoir de donner du travail aux acteurs de sa compagnie qu’il fait tourner dans plusieurs spectacles en Europe en cherchant des partenariats. En Ukraine il ne reste que 20% du budget normalement alloué au théâtre, nous dit-il.



« L’acteur doit être un acrobate avec un cerveau de philosophe. »

A l'écran on peut observer des images de mises en scène faisant appelle au masque, à des effets visuels forts, souvent des lumières vives des couleurs fortes, violets, fluos, etc. Non-verbal. Stas Zhrykov emploie cette formule : « L’acteur doit être un acrobate avec un cerveau de philosophe. » On imagine assez bien – sans connaître pour autant - un théâtre proche du « Monstrum Théâtre » en France : l’énergie (des photos et de la parole du jeune directeur), la provocation, le sexe, tout les artifices de la scène empruntés aux disciplines : cirques, masques, théâtre d’objet, concerts, show, permettent d’aborder avec humour et sans détour les sujets actuels, de mœurs et de société de l’Ukraine.


Stas Zhrykov parle aussi des bombardements, de l’impossibilité de travailler aujourd’hui à Kiev dans les alarmes perpétuelles et un climat terrifiant. Il évoque les allégations farfelus de Poutine qui accuse l’Ukraine d’être prête à céder au nazisme, rappelant qu’il était lui-même d’origine juive ainsi que son président – désormais star – Zellinsky. Il dit son pays être l’un des plus tolérants d’Europe de l’Est. Il évoque les crimes des soldats russes : parlant de viols actuellement commis sur des enfants.


Le discours de Stas Zhrykov demeure maîtrisé mais est toujours emprunt de colère et d’indignation. Il termine sa présentation en appelant à sauver son théâtre et sa culture, mais aussi son pays.



Les premières questions arrivent.

« Why only talk of Russian soldier rape ? American soldiers also rape... »

(pourquoi parler des viols des Russes ? Les soldats Américains aussi violent.)

Quelques personnes poussent de petits soupirs indignés dans la salle.

« La guerre déshumanise » argue-t-elle. Et de poursuivre : « Que faire ? Que décider quand on est partagé entre la sécurité des enfants et des intérêts nationaux ? »


Zhrykov répond qu’en réalité non, ce n’est pas compliqué.


No it’s not complicate.

What you are saying, it’s the russian propaganda.

If someone enter in your country and say it’s mine you want let him do.

(Non ce n’est pas compliqué. Ce que vous dites c’est la propagande russe. Si quelqu’un entre dans votre pays et dit c’est mon pays, vous ne le laisserez pas faire.)


Nous passons sur deux interventions.

Stas Zhyrkov poursuit avec cet argument : « 1947/2022 same time : russian occupation. We not decided to be part of the soviet Union. »

(Deux occupations russes, alors que l’Ukraine n’a pas décidé de faire partie de l’Union Soviétique après la 2nd guerre mondiale.)

Richard Schechner est la quatrième personne à parler. Mais c’est comme s’il cherchait à tempérer ces deux points de vue et ces deux prises de parole contradictoires.

« My heart goes out to you, my grandfather was Ukrainian. »

(Mon cœur va droit vers vous, mon grand-père était Ukrainien.)

[...]

« I’m no more a terrian. I come from an other planet. »

(Je ne suis plus un terrien. Je viens d’une autre planète.)


Pour finir Stas Zhyrkov dit : « It’s impossible now to let the weappon until Russia has not left Donbass and Crime. »

(C'est impossible de laisser les armes tant que la Russie n'aura pas quité le Dombass et la Crimée.)




rédaction du compte et traductions rendu André Gryner

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