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Au Mexique, la pandémie a toujours existé.

Updated: Jun 30, 2021

RUIZ GODÍNEZ María Teresa, Master 2 TPS.

22/05/21


Au Mexique, le virus du covid 19 a aggravé le fragile équilibre économique national. Un confinement a été déclaré quelques mois après l’Europe et l’Asie. Il a commencé par la fermeture des écoles, des restaurants, des magasins, des cinémas, des théâtres, des stades, des concerts, de tout ce qui était dit « non essentiel ». Des milliers de familles ont été touchées économiquement par la fermeture de ces entreprises, dont la plupart n'avaient aucun soutien économique, et qui ont donc été chargées de réduire le nombre des employés et de réduire les salaires. Cette chaîne de suppressions d'emplois a entraîné un déclin de l'économie globale et les personnes les plus touchées ont été les personnes ayant un emploi informel, c'est-à-dire celles qui gagnent leur vie au jour le jour, sans contrat ni droit du travail. Les artistes indépendants du pays se situent dans cet ensemble.


*Diana Careli Rodriguez.

https://www.change.org/p/buscamos-apoyo-a-artistas-independientes-por-parte-de-gobierno-para-hacer-frente-a-la-cuarentena-y-sus-efectos-económicos-ante-el-covid-19?source_location=topic_page


Ces artistes indépendants sont le résultat d’un manque de budget structurel pour le secteur artistique. Ces artistes ont créé leurs propres lieux de création, qui fonctionnent à partir de l'échange quotidien avec le public et le cercle théâtral lui-même. Mais la crise sanitaire a montré la vulnérabilité de ce secteur artistique, qui a subi un coup dur sur le plan économique et moral, puisque les projets annulés signifiaient non seulement une perte économique mais aussi la possibilité de ne pas poursuivre leurs activités.


Différentes institutions gouvernementales ont mis en œuvre des programmes de soutien aux secteurs de la culture et de l'art, mais la plupart d'entre eux ont été dirigés vers des projets importants ou ayant une certaine relation institutionnelle. Seuls quelques petits projets indépendants ont pu obtenir de telles ressources, de sorte qu'un grand nombre de personnes a dû opter pour la fermeture indéfinie ou la réinvention de leurs entreprises.


Bien que les nouvelles formes de communication et de création artistique aient contribué à la pseudo-subsistance de celle-ci, elles n'ont pas été en mesure de générer les ressources nécessaires au paiement des loyers, des salaires et des dépenses des services primaires (eau, électricité et internet). Les nouvelles formes technologiques qui ont émergé de la crise sanitaire ont montré que, même si elles ne sont pas la meilleure façon de montrer l'art, elles ont permis davantage de solidarité sur la question de la crise. Grâce aux réseaux sociaux des groupes de divers secteurs artistiques ont pu se mettre d'accord par le biais de réunions virtuelles pour discuter de l'avenir, de la façon de faire de l'art et de survivre même au milieu d'une crise sanitaire mondiale.


De ces rencontres est née l'idée d'une Association Nationale des Théâtres Indépendants (ANTI), créée par plus de 30 espaces indépendants du pays, dans le but de développer un projet commun de collaboration, et de créer un circuit de présentation de la production artistique et ainsi unir les efforts pour relever les défis imposés par la pandémie de Covid-19.

Leur premier travail collectif a été la réalisation d'un festival virtuel "ANTI Festival" qui a réuni pendant 16 jours, 34 performances, dont 16 en direct et , deux nouvelles créations, de la danse contemporaine, des tables rondes, des ateliers, des laboratoires, et des discussions documentaires.


"J'espère qu'avec ANTI, nous pourrons échanger toutes nos expériences, nos connaissances, notre ignorance, car avec la pandémie, nous avons pu avoir une communication virtuelle qui nous permet de transmettre plus facilement ce que nous faisons et ce que nous savons. Cette dynamique devra se poursuivre lorsque nous pourrons revenir au travail en direct. Non seulement nous pourrons partager des connaissances, mais nous pourrons aussi partager, par exemple, un invité, c'est-à-dire que nous pourrons partager les frais pour qu'il puisse présenter dans différents espaces. Nous sommes également intéressés par la démocratisation de ce que nous faisons" a déclaré Lourdes Pérez Gay, la metteure en scène de La Titería (Théâtre de Marionettes) (1).


Artistas crean la Asociación Nacional de Teatros Independientes, Alida Piñon, El Universal, 11 de junio 2020. [Consulté le 15 mai 2021].


**L'utilisation de cette image sans l'autorisation de l'auteur est sans but lucrative.**


Les nombreux échanges et initiatives artistiques qui ont émergé pendant la crise ont montré que les artistes en général étaient isolés dans leur croyance de "Il n'y a pas de ressources pour l'art" ; et que grâce à la crise COVID 19, ils ont pu voir qu'ils ne sont pas seuls et que le travail d'équipe est nécessaire pour améliorer la conception et la création de l'art et de la culture.


Un autre aspect qui a uni les artistes a été la vulnérabilité dûe au fait qu’il n’y ait pas de sécurité médicale, un aspect qui a été discuté pendant des années, et ce jusqu'à cette crise sanitaire. Cette questions a alors été abordée d'une manière forte et énergique ce manque avec les autorités gouvernementales. De même, des initiatives indépendantes ont vu le jour, comme le Conseil consultatif du théâtre de Querétaro, qui a élaboré une proposition visant à rendre effectif le droit à la santé pour l'ensemble de la communauté artistique. Ils ont créé la proposition "Medicos en Escena", une initiative visant à générer un système de santé communautaire, où, grâce à la synergie du monde culturelle et du secteur médical, les membres pourraient payer seulement 300 pesos (15 euros) pour certaines consultations, par le biais d'une carte de réduction.


"Le domaine de la sécurité sociale est difficile pour les artistes indépendants du spectacle, qui sont constamment exposés à des blessures pouvant mettre leur travail en danger. Ne disposant d'aucun type d'assurance maladie et rencontrant de sérieuses difficultés pour accéder au système de santé public, les artistes (dont les revenus sont bien inférieurs aux tarifs des médecins spécialistes) sont souvent empêchés de se rendre dans des cliniques privées (...) [C'est pourquoi] le projet "Doctors on Stage" est né de la nécessité de trouver des alternatives qui atténuent l'impact monétaire qu'une urgence médicale peut provoquer dans les poches des artistes indépendants. Si vous êtes médecin et que vous êtes passionné par les arts du spectacle, vous pouvez vous joindre à cette cause et vous inscrire sur la liste des professionnels de la santé qui vous apporteront un soutien précieux", a déclaré la dramaturge et directrice de Sabandijas de Palacio, Mariana Harta Sánchez, sur sa page Facebook (2).


La salud, un derecho para los artistas: Creadores sin seguro médico, Donna Oliveros, Diario de Queretaro, 14 octobre 2020. [Consulté le 22 mai 2021].


Malheureusement, cette initiative a été suspendue après le départ du conseil actuel, même si le projet était déjà réalisé des accords avec le secteur médical.


Contrairement aux aspects positifs de la pandémie, comme la solidarité entre artistes, le travail en équipe, l’innovation, le dernier exemple témoigne de la difficulté à travailler dans le monde artistique dans un pays comme le Mexique. Il y a d’ailleurs beaucoup d’artistes qui ont fui le pays.

Il peut y avoir des initiatives positives, mais si le système lui-même ne collabore pas aux efforts qui sont faits, il est impossible d'avancer sur de nombreux aspects. C'est pourquoi on peut dire que la pandémie a toujours existé, parce que les artistes ont travaillé pendant des années dans un système instable et que cette crise n'est venue que pour démontrer l'absence d'une structure gouvernementale solide pour le développement économique et social dans différents secteurs.




(1) Artistas crean la Asociación Nacional de Teatros Independientes, Alida Piñon, El Universal, 11 de junio 2020. (Traduction simple de l'espagnol au francais).[Consulté le 15 mai 2021].


(2)La salud, un derecho para los artistas: Creadores sin seguro médico, Donna Oliveros, Diario de Queretaro, 14 octobre 2020. (Traduction simple de l'espagnol au francais).[Consulté le 22 mai 2021].



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